diumenge, 6 de gener del 2008

JE VAIS TE DIRE UN GRAN SECRET

Avui us proposo la lectura d'un poema de Louis Aragon. Fa temps que el vaig traduir al català, però, la veritat, no sé pas on vaig guardar aquella traducció. Ja sé que no és fàcil, en part perquè no guarda gens els signes de puntuació, però, com diuen els francesos "ça merite bien la peine". Si no sabeu francès, demaneu a algú que us el traduieixi, ni que sigui una mica per sobre. El trobo fantàstic.

Aquest poema és el primer del seu llibre ELSA.


Je vais te dire un gran secret Le temps c’est toi

Le temps est femme Il a

Besoin qu’on le courtise et qu’on s’asseye

A ses pieds le temps comme une robe à défaire

Le temps comme une chevelure sans fin

Peignée

Un miroir que le soufflé embue et désembue

Le temps c’est toi qui dors à l’aube où je m’éveille

C’est toi comme un couteau traversant mon gosier

Oh que ne puis-je dire ce tourment du temps qui ne passe point

Ce tourment du temps arrêté comme le sang dans les vaisseaux bleus

Et c’est bien pire que le désir interminablement non satisfait

Que cette soif de l’oeil quand tu marches dans la pièce

Et je sais qu’il ne faut pas rompre l’enchantement

Bien pire que de te sentir étrangère

Fumante

La tête ailleurs et le coeur dans un autre siècle déjà

Mon Dieu que les mots sont lourds Il s’agit bien de cela

Mon amour au delà du plaisir mon amour hors de portée aujourd’hui

de l’atteinte

Toi qui bats à ma tempe horloge

Et si tu ne respires pas j’étouffe

Et sur ma chair hésite et se pose ton pas

Je vais te dire un grand secret Toute parole

À ma lèvre est une pauvresse qui mendie

Une misère pour tes mains une chose qui noircit sous ton regard

Et c’est pourquoi je dis si souvent que je t’aime

Faute d’un cristal assez clair d’une phrase que tu mettrais à ton cou

Ne t’offense pas de mon parler vulgaire Il est

L’eau simple qui fait ce bruit désagréable dans le feu

Je vais te dire un gran secret Je ne sais pas

Parler du temps qui te ressemble

Je ne sais pas parler de tois je fais semblant

Comme ceux très longtemps sur le quai d’une gare

Qui agitent la main après que les trains sont partis

Et le poignet s’éteint du poids nouveau des larmes

Je vais te dire un gran secret Je peur de toi

Peur de ce qui t’accompagne au soir vers les fenêtres

Des gestes que tu fais des mots qu’on ne dit pas

J’ai peur du temps rapide et lent j’ai peur de toi

Je vais te dire un gran secret Ferme les portes

Il est plus facile de mourir que d’aimer

C’est pourquoi je me donne le mal de vivre

Mon amour