Avui us proposo la lectura d'un poema de Louis Aragon. Fa temps que el vaig traduir al català, però, la veritat, no sé pas on vaig guardar aquella traducció. Ja sé que no és fàcil, en part perquè no guarda gens els signes de puntuació, però, com diuen els francesos "ça merite bien la peine". Si no sabeu francès, demaneu a algú que us el traduieixi, ni que sigui una mica per sobre. El trobo fantàstic.
Aquest poema és el primer del seu llibre ELSA.
Je vais te dire un gran secret Le temps c’est toi
Le temps est femme Il a
Besoin qu’on le courtise et qu’on s’asseye
A ses pieds le temps comme une robe à défaire
Le temps comme une chevelure sans fin
Peignée
Un miroir que le soufflé embue et désembue
Le temps c’est toi qui dors à l’aube où je m’éveille
C’est toi comme un couteau traversant mon gosier
Oh que ne puis-je dire ce tourment du temps qui ne passe point
Ce tourment du temps arrêté comme le sang dans les vaisseaux bleus
Et c’est bien pire que le désir interminablement non satisfait
Que cette soif de l’oeil quand tu marches dans la pièce
Et je sais qu’il ne faut pas rompre l’enchantement
Bien pire que de te sentir étrangère
Fumante
La tête ailleurs et le coeur dans un autre siècle déjà
Mon Dieu que les mots sont lourds Il s’agit bien de cela
Mon amour au delà du plaisir mon amour hors de portée aujourd’hui
de l’atteinte
Toi qui bats à ma tempe horloge
Et si tu ne respires pas j’étouffe
Et sur ma chair hésite et se pose ton pas
Je vais te dire un grand secret Toute parole
À ma lèvre est une pauvresse qui mendie
Une misère pour tes mains une chose qui noircit sous ton regard
Et c’est pourquoi je dis si souvent que je t’aime
Faute d’un cristal assez clair d’une phrase que tu mettrais à ton cou
Ne t’offense pas de mon parler vulgaire Il est
L’eau simple qui fait ce bruit désagréable dans le feu
Je vais te dire un gran secret Je ne sais pas
Parler du temps qui te ressemble
Je ne sais pas parler de tois je fais semblant
Comme ceux très longtemps sur le quai d’une gare
Qui agitent la main après que les trains sont partis
Et le poignet s’éteint du poids nouveau des larmes
Je vais te dire un gran secret Je peur de toi
Peur de ce qui t’accompagne au soir vers les fenêtres
Des gestes que tu fais des mots qu’on ne dit pas
J’ai peur du temps rapide et lent j’ai peur de toi
Je vais te dire un gran secret Ferme les portes
Il est plus facile de mourir que d’aimer
C’est pourquoi je me donne le mal de vivre
Mon amour
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